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Les ailes de Batman
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9 juillet 2007

Dunkerque

Le tour de France démarre aujourd'hui de là.

J'aime cette ville pourtant souvent mise en avant de façon péjorative : c'est moche, il pleut, c'est "province profonde", j'en passe et des meilleures.

Et pourtant, je me souviens de mes premières vacances à Malo-les-Bains en 1975. De l'odeur de la maison que  mes parents louaient, un mélange de sable, coquillage et cire de parquet. De la digue faite de carreaux gris et rouge passé comme une marelle géante.Des villas des années folles qui regardent le rivage.  Des glaces du magasin Au cornet d'amour. Des poulets rôtis que j'admirais dans leur rotissoire au bord du trottoir. C'était la première fois que je voyais cuire un poulet de cette façon! Du souffleur de verre qui aujourd'hui à laisser place à un restaurant. J'avais des bottes en caoutchouc blanches d'un chic! que je portais avec une jupe à fleur imprimée bleue. Ma soeur avait les bottes blanches aussi mais l'imprimé de sa jupe était rouge. Ma mère procédait toujours ainsi : à moi les pantoufles-mules bleues à elle les rouges. Et ça tombait bien. Je n'aimais pas le rouge à l'époque.

J'aimais monter en haut du phare et sentir claquer le vent dans mes oreilles. Sa furie me fatiguait et m'exitait à la fois. Encore maintenant, j'aime courir les bras en croix à contre-vent. J'aime son port, la digue du Minck et ses poissons qui m'impressionnaient par leur taille. Jean Bart et ses histoires de corsaire. Les petites chapelles dédiées aux marins perdus en mer. Les usines et  leurs fumées nauséabondes ne me gênent en rien. Je regarde encore incrédule la flamme qui brûle en haut de longs tubes couleur rouille. Les éoliennes sont venues se rajouter au paysage - au grand dam de certains mais pas de moi, que ça fascine. Je regardais de la même manière mon petit moulin à vent planté dans le sable, tourner comme un fou.

Tout me plait. J'y ai plein de souvenirs. Rosendaël et ce petit appartement d'un oncle et sa femme où les années 30 s'étaient arrêtées. Aucun bruit, aucun mouvement sans un regard que je percevais désapprobateur. Un hôtel, une chambre de bonne, des histoires de garçons - loin d'être les plus belles. Les "têtes de nègre" que ma grand-mère m'offraient quand je n'allais qu'avec elle en vacances. Ma soeur qui vit à présent dans cet appartement de fraîchement divorcée. Les écluses, le bruit des roues de voitures quand on passe dessus, les jours de pluies adoucient par une crêpe et les jours de soleil mordant. Le sel léché, les vagues froides aux rouleaux qui coupent le souffle.

Parce qu'avant tout là-bas c'est d'abord mon retour près de la mer. Je la mange des yeux, avide que je suis de l'humer, de la sentir sur ma peau. Je m'avance vers elle, émue aux larmes quand il y a trop longtemps que je ne l'ai pas vue. Elle me donne le vertige, m'ensorcèle, m'apaise, me donne l'impression d'être libre.
J'aime la mer.

portecluseatraverslavitre

envol

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Commentaires
R
Sourire, je ne connais pas, le NOrd ; mon mari, grand amoureux de cette région, m'a proposé que nous y allions vivre, à un moment, et j'ai un peu eu peur... quand je vois cette photo de mer, je me dis que j'ai peut être eu tort...
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