S'exprimer autrement
Jeudi soir cours de scrap.
Jeudi soir submergée d'émotions j'ai eu beaucoup de mal à ravaler mes larmes.
Réunies autour d'une table à écouter Christie nous enjoindre à développer la technique du mix-media, j'ai commencé à me sentir extrèmement angoissée. Je regardais le plafond, j'essayais d'être attentive à ces propos mais une profond lame de souvenirs glacés m'a emportée 4 ans en arrière. Pendant mon hospitalisation en maison de repos, j'avais choisi l'art-thérapie pour m'exprimer. Le premier cours je m'étais mise à pleurer d'angoisse car je ne pouvais pas faire de brouillon; je devais tout lâcher d'un jet en lâchant prise. Ce qu'à l'époque, je ne savais plus/pas faire. Depuis quelques semaines tout n'a pas été rose dans ma tête et certains soirs j'ai eu l'impression que cet endroit protégé où les grosses fatigues et les désespoirs profonds se côtoient, se rappelaient bien trop à moi. Remarquez que c'est à cette époque de l'année (mai/juin) que je fus hospitalisée. Bref, d'être en tablier blanc à m'entendre dire qu'à la différence de d'habitude, je pourrais laisser libre cours à ma fantaisie, j'ai eu l'impression d'être transposée dans cet atelier de peinture aux lourds secrets colorés.
Pas peur cette fois-ci de me lancer bien au contraire. Pas envie de savoir si ce serait beau ou moche. Pas besoin de calculer, de réfléchir au mariage des papiers... Non rien que l'envie de s'exprimer. Quasi frénétique. Mais qui fait du bien. Enfin.