Tout doucement tu glisses vers l'adolescence...
Tout doucement tu glisses vers l'adolescence...
Je ne suis pas habituée à ce que tu élèves la voix en me parlant. Et pourtant ça arrive de plus en plus fréquemment. Parfois, au mileu d'un cri cette voix qui est encore celle de l'enfant, se met à ressembler à une plainte qui finit par le début d'un pleur. Un chouinement qui me laisse surprise et me fait oublier ma colère. Je sais que tu aimerais mettre plus de mots sur tes peurs. Je sais que tu te tais pour ne pas nous blesser. Tu portes ton handicap en silence. Tu fais tout pour que nous l'oublions et tu fais tout pour l'oublier - ce qui n'est pas toujours raisonnable. Ta carapace est difficile à percer mais quand tu me laisses un peu pénétrer ton jardin aux secrets, il est plein de lumière. J'aime les moments qu'on passe tous les deux où je vois se dessiner un garçon discret, doux, sensible, heureux je l'espère. Peut être moi aussi devrais-je montrer ma tristesse et mes doutes face à ce qui t'attend mais je ne sais pas le faire. Je n'ai pas eu l'habitude de dire quand ça n'allait pas. Il est trop tard quand je le dis. Je te l'ai déjà dit et je te le redis : je n'aurais pas voulu un autre Théo que toi. Ta venue a modifié ma vie, elle a pris une saveur plus âpre...mais elle est surtout devenue plus belle parce qu'enfin elle a pris un sens.