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Les ailes de Batman
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26 septembre 2008

Plonger dans l'adolescence

Bretagne_084Un bonjour bourru, à peine articulé, caché par une forêt de cheveux se plante devant moi. Si je ne tends pas la joue, tu ne bougeras pas. Un bisou sonore réveille ma joue. C'est ainsi chaque matin - un rituel instauré depuis que vous êtes petits et parfois le soir, si tu rentres à la maison après moi. Un baiser derrière lequel se cache tout ton amour et ta pudeur à nous le montrer. Un baiser qui efface les tonitruants "T'es chiante!" "J'en ai marre", les portes qui claquent et les marches d'escalier maltraités par des pieds rageurs. Un baiser que tu donnes. 
C'est toi qui décides.

A partir de quel moment c'est vous qui décidez? Ou est-ce moi qui me suis éloignée?
Quand ma main dans tes cheveux bouclés a commencé à t'agacer?
Assis à mes côtés, je m'amuse à te caresser le bras qui a encore la douceur de l'enfance jusqu'à ta main aux doigts déliés, plus grande que la mienne à présent. Beaucoup plus forte aussi.Tu me repousses en râlant.
Je te dis que j'aimerais encore te prendre dans mes bras, tu me réponds que je n'ai qu'à le faire avec ton petit frère! Je te rétorque qu'un enfant ne remplace pas l'autre.
Silence.
Soupir résigné - pour l'instant.
Je me câle dans le fond du divan, les mains désoeuvrées, tristes de ne pouvoir étreindre ce corps déguingandé, plein de vie.
Mais je ne renonce pas. Je profite du moment où tu te couches pour inventer d'autres rituels.
Tu n'as que 12 ans. Déjà!

Te laisser vivre en étant moins étouffante, se situer différement. J'ai eu aussi ce passage avec ton aînée. C'était l'inverse d'ailleurs. Elle déployait ses grands bras maigrichons pour s'accrocher à moi qui ne supportait plus ce contact. L'envie de la serrer, de serrer dans mes bras un corps qui n'était plus celui d'une enfant est revenu quand j'ai compris d'où était né ce sentiment.

Alors à défaut de rapprochements physiques, nous jouons parfois à la bagarre ou aux chatouilles.
Nous promenons ensemble le chien quand le soir tombe. Côte à côte, pas à pas, en quelques murmures nous essayons de trouver un autre mode de fonctionnement.

Ce week-end, nous ne nous verrons pas beaucoup, occupé que tu seras, d'aller supporter tes copains du foot fauteuil. Tu me laisseras le temps de leur dire bonjour et de plaisanter5 minutes avec eux et puis l'air de rien, tu me feras comprendre que "c'est bon hein?"
Oui c'est bon, mon petit lapin.

affichetournoivdascq2008

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Commentaires
D
Pas pressée de vivre ces moments, fifille n'a que 10 ans...mais il se profile à l'horizon cette demande de liberté!!! Une étape à passer, certainement plus douloureuse pour la maman que pour l'enfant!!
F
Que c'est beau et comme c'est bien dit... si on ne l'a pas vécu, on en serait presque attendrie. Mais pour l'avoir vécu/le vivre encore, ça n'est pas de l'attendrissement que je ressens à la lecture, c'est le coeur qui se serre un peu, comme chaque fois que je dois à présent lever les yeux pour dévorer du regard un poussinou qui m'échappe...Profite encore du bisou qu'il donne comme un rituel...
Les ailes de Batman
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