Et ça continue..
Comme je disais il n'y a pas si longtemps...je peux être garce ou tout du moins ne pas me laisser faire. Bon d'accord garce je l'ai été à une époque, j'avoue....Je sais donc élever la voix et continuer à m'exprimer clairement. Paraît il que ma colère se lit aussi sur mon visage avant même qu'elle ne s'exprime. J'avoue je n'aime pas me mettre en colère. Je ne le fais que pour des causes qui me semblent justes ou parce que je sens qu'on abuse trop lourdement de moi/de mes collègues/ou du reste! Et puis très vite je m'emballe et alors j'ai beaucoup de mal à m'arrêter. J'en discutais encore la semaine dernière avec un ami qui me disait pouvoir être totalement submergé, aveuglé, emparé par la violence de sa colère. Je connais aussi. La première fois j'avais douze ans et c'était en colo. J'ai empoigné mon adversaire par les cheveux et j'ai eu l'impression qu'à un moment je n'arriverais pas à la lâcher tant qu'elle ne serait pas morte. Je sais à lire c'est terrible. A vivre c'est encore plus troublant. Pour la première fois j'ai été confrontée à une vague de sentiments démultipliés. Enfant timide et plutôt effacée, je découvrais en moi la possibilité d'être hors de moi, littéralement.
Par la suite, la vie m'a donné l'occasion de prouver qu'il ne fallait pas se fier à l'eau qui dort. Je peux être délicieuse comme totalement imbuvable s'il le faut. Jamais gratuitement. Enfin je l'espère. Et si j'ai poussé le bouchon un peu loin, je prends du recul et je retourne vers l'autre afin de m'en excuser. A ce stade, je peux avoir devant moi des personnes qui vont apprécier et d'autres pas du tout. Mais ce n'est rien.
Donc des gueulantes j'en pousse... un peu plus facilement l'âge avançant et en étant moins bouleversée qu'à mes débuts...! Oui parce que ça vous remue toutes ces "ondes négatives", ces pensées désagréables, ces sentiments tumultueux. Et puis bien sûr ça dépend pour quoi ou contre qui. Si c'est contre les enfants, l'amoureux, la soeur, la copine, les évènements ou la collègue, la colère prendra des visages différents. J'ai un panel de nuances : la colère froide, enflammée, de rigueur, pour de faux. Celles qui me laissent les plus tremblantes sont celles qui me donnent à penser que je vais perdre l'amour ou l'estime de l'autre. Généralement , je suis prise de tremblements après les disputes amoureuses ou avec une amie.
Je crois que ces colères surprennent mes interlocuteurs qui ont de moi l'image d'une fille souriante, avenante et d'une grande souplesse de caractère (physique aussi tiens!). A présent , je m'en fiche de donner une autre image que celle là. Je balance ce que j'ai à dire - en y mettant les formes plus ou moins - et je suis contente que ça sorte. Bien sûr que la colère n'est pas toujours bonne conseillère mais comment faire pour ne jamais la connaitre?
Les enfants le savent quand je fulmine : ils rentrent aux abris ou me regardent remporter le morceau en applaudissant des deux mains. L'amoureux annonce qu'il envoie sa femme et là je me fais l'effet d'être le roquet à sa mémère qui aboie à tue-tête. Je n'ai pas souvent mordu!! Il y a quelques mois je n'ai pu faire autrement que de dire quelques vérités à ma belle-mère. Depuis les choses vont mieux mais j'étais un peu gênée de la voir se mettre à pleurer.
Aujourd'hui, alors que je montrais mon mécontentement de façon véhémente à ma responsable en lui assénant deux trois vérités sur sa manière de faire avec son personnel, je l'ai vu s'effrondrer à mes pieds...J'ai du courir lui chercher un sucre et un verre d'eau. Et un mouchoir puisqu'elle aussi était en larmes.
C'est clair que ça calme...m'enfin! moi je m'en fiche des filles à mes pieds!! Je veux lui, lui ou lui à mes pieds et promis avec eux je serai super douce!!